Pauvrophobie – Le projet

Le contexte

“Pauvrophobie” est un projet plurimédia fondé sur l’encyclopédie des idées reçues sur la pauvreté, coordonnée par le “Forum – Bruxelles contre les inégalités”, édité par les éditions Luc Pire (en librairie depuis le 25 septembre).
Sur cette base scientifique et théorique, Sense Production et Quentin Ceuppens ont réalisé un travail journalistique de fond qui a pour objectif de dévoiler la façon dont notre société met en œuvre des politiques, des systèmes, des dispositifs “anti-pauvres”, qui accentuent la mise à distance les groupes de population les plus précaires (soit près de 16% de la population belge en 2017) et aggravent leur situation.

Le contexte électoral que nous connaissons maintenant et qui perdurera jusque mai prochain est en outre propice à l’expression des clichés et des fausses informations sur la précarité. Les discours simplistes, voire populistes, de la part de candidats et élus politiques sont de plus en plus fréquents. Ils concernent au premier chef les migrants, les SDF, les Roms ou les chômeurs de longue durée.

Dans ce domaine, le sociologue français Serge Paugam a mené des enquêtes dans trois métropoles : Paris, São Paulo et Delhi. En conclusion de son étude, il souligne le renforcement du sentiment de mépris à l’égard des pauvres et la volonté de les repousser toujours plus loin, pointant du doigt le syndrome de « ces gens-là », caractérisé par un sentiment de supériorité, teinté d’une certaine crainte, comme un risque de contamination.

Car c’est bien l’une des motivations profondes de la pauvrophobie que Serge Paugam relève ici : la crainte croissante de nombre de nos concitoyens de basculer à leur tour dans la précarité.

Le sociologue observe ainsi une sorte de rationalisation du besoin de se distancier des pauvres. Ceux qui tiennent des discours pauvrophobes essaient de le justifier. La parole se libère aujourd’hui et on assiste à une forme de naturalisation, d’essentialisation des pauvres. La pauvreté, quant à elle, se radicalise.

Notons enfin, pour terminer de brosser le contexte, que c’est ATD Quart Monde France qui, en 2016, introduisait dans le langage la notion de “pauvrophobie”.
“La discrimination pour précarité sociale a un nom : pauvrophobie”, assénait alors l’association, dans son ouvrage sur les idées reçues, dont s’est inspiré le Forum – Bruxelles contre les inégalités pour son encyclopédie.
ATD Quart Monde France soulignait alors qu’elle se battait depuis sept ans contre le fait que la précarité sociale devenait un critère de discrimination au cœur même de la législation française.

Qu’en est-il en Belgique ?
Il semble bien que les discours pauvrophobes y soient aussi présents, et de plus en plus libérés. Et que, si on les regarde de près, de nombreuses politiques publiques ont des effets aggravants sur les personnes en situation de précarité.
À côté de l’homophobie, de l’islamophobie ou de l’antisémitisme, la pauvrophobie semble bien avoir toute sa place. Il suffit de remplacer le terme “pauvres” dans les clichés énoncés en début de présentation pour prendre conscience de la discrimination exercée sur les personnes en situation de précarité : “Les homosexuels/Musulmans/Juifs créent de l’insécurité dans les quartiers”, “Les homosexuels/Musulmans/Juifs nous volent notre travail”, etc.
Des déclarations qui avaient l’air relativement inoffensives quand elles mentionnaient les pauvres révèlent ainsi leur fond discriminant.

Le dispositif multimédia

Un livre, l’encyclopédie des idées reçues sur la pauvreté, aux éditions Luc Pire
86 idées reçues décortiquées par des experts, universitaires, chercheurs,…
préfacé par Serge Paugam

Parmi les auteurs : Guy Vanthemsche, Charlotte Vanneste, Marion Englert, Robert Vertenueil, Bruno Colmant, Hafida Bachir, Françoise De Boe, Jean Spinette, Etienne de Callataÿ, Fred Mawet, etc.

 

Un web magazine, un travail d’investigation journalistique

  • Des reportages de fond sur des thèmes spécifiques (dispositifs anti-sdf dans les villes, travail des migrants en Belgique, accès aux soins de santé dans les hôpitaux,…).
  • Des interviews d’experts.
  • Des témoignages audio en podcast
  • Une vingtaine d’articles et news
    Journalistes : Quentin Ceuppens, Amaury Visart, sous la direction éditoriale d’Arnaud Grégoire

 

Une série de fiction

  • 10 épisodes de 4 minutes environ – sensibilisation humoristique aux clichés sur la pauvreté.
  • Idée originale de Gabriel Alloing
  • Auteurs : Gabriel Alloing et Yvan Tjolle
  • Comédiens : Sophie Maréchal, Jean-Luc Couchard, Damien Gillard, Charlie Dupont, Fiona Fontanazza, Patricia Ide, Nicolas Buysse, Maxence Alloing, Julien De Broeyer, Patrick Donnay, Claudio Dos Santos, Ben Amidou, Karen Schroeven, , Melissa Diarra, Jérémy Lamblot, Philippe Allard, Marie-Noëlle Hébrant, Nicole Valberg, Karin Clercq, Nicole Oliver, Micheline Tziamalis, Muriel Bersy.

 

Une information sur les réseaux sociaux

Une cinquantaine de “snack news” : synthèses courtes et dynamiques des infos et reportages, spécialement produits pour les réseaux sociaux Facebook et Instagram. 

Le calendrier
  • 25 septembre : sortie du livre en librairie
  • 12 octobre : journée de colloque sur la Pauvrophobie, organisée par le Forum – Bruxelles contre les Inégalités
  • 16 octobre : lancement du projet transmédia
  • 17 octobre : Journée mondiale de lutte contre la pauvreté
  • 22 octobre : début de la diffusion de la série en TV
  • 26 octobre : soirée spéciale dans le cadre du Festival Des Libertés
  • 26 février 2019 : Débat après le spectacle “Combat de Pauvres” à la Maison de la Culture de Tournai
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