« Assistés, incapables, dangereux, paresseux, inutiles, profiteurs, sales, drogués ou alcooliques », les stéréotypes sur les pauvres se multiplient et trouvent un écho grandissant dans notre société. Bien souvent, ils se nourrissent de peur, de méconnaissance ou d’une vision tronquée de la réalité vécue par les plus précaires et fragiles de notre société.

C’est le constat dressé par ce documentaire de 25 minutes diffusé sur BX1.

En associant témoignages de ceux qui vivent la précarité, interventions de professionnels, d’acteurs de terrain et extraits de la websérie, le documentaire se veut un outil supplémentaire pour détricoter les préjugés simplistes et apporter des clefs pour comprendre les multiples visages de la pauvreté, alors qu’on estime qu’en Belgique une personne sur cinq est susceptible de basculer dans la pauvreté.

 Le documentaire aborde la pauvrophobie sous différents angles. Tout d’abord, la réalité anti-pauvres des politiques économiques, sociales et urbanistiques. En la matière, les exemples sont légion : passages souterrains dans l’espace public condamnés, modification du mobilier urbain pour qu’on ne puisse pas s’y installer, retrait des effets personnels des sans-abri… Hélas, l’exemple des sans-abri n’est pas isolé. La culpabilisation constante des chômeurs rendus responsables de leur sort ou encore l’hostilité manifestée à l’égard de la récente vague migratoire vers l’Europe sont d’autres exemples frappants.

Le documentaire propose également d’aborder une autre dimension de la précarité : le renoncement aux soins de santé. Quand les revenus ne suivent pas, les plus pauvres renoncent à certains soins jugés trop couteux et non prioritaires en comparaison avec d’autres dépenses courantes : loyer, factures, alimentation.

Mais pauvreté est bien souvent synonyme d’isolement. Quand il n’est plus possible de maintenir une vie sociale, quand la honte empêche d’entretenir tout contact avec l’extérieur, il devient de plus en plus difficile de croire que la pauvreté est un choix. Dans la majorité des cas, le surendettement est causé par des accidents de la vie et par la pauvreté structurelle. Ces situations de surendettement se retrouvent dans de nombreux cas aggravées par une législation extrêmement procédurière et aux dispositions pauvrophobes qui peut entrainer des frais administratifs conséquents, nourrissant un système duquel il est difficile de s’extraire. 

Voici le lien du docu : https://bx1.be/news/pauvrophobie-documentaire-casse-cliches-pauvrete/